Nice Historique - Nissa Istòrica
Au cœur de l’histoire niçoise, entre patrimoine et modernité
Promenade du Paillon, saison 2 : un “nouvel horizon” !
(Source : Nice 24)
Ça y est ! L’esplanade de la Bourgada vient d’être inaugurée. A l’automne 2025, selon le calendrier des travaux, seront livrés les huit hectares de la « Promenade du Paillon, saison 2 ». Alors, que pensent riverains et commerçants du quartier de ces grands aménagements ? Nous sommes allés à leur rencontre. Tous saluent la démolition de l’ancien palais en forme de « cube de béton » pour laisser place à ce « nouvel horizon », « plus lumineux », débouchant sur de nouvelles perspectives économiques. Gros plan sur leurs impressions et commentaires.
Sophie : « Mon salon a pris de la valeur »
Installée depuis 29 ans dans une contre-allée du 46, boulevard Risso, Sophie faisait partie des irréductibles. Ceux qui ont signé la pétition pour s’opposer à la démolition du Palais des congrès. Mais, ça c’était avant. Car, depuis que ce bâtiment a disparu de l’horizon, Sophie reconnaît des changements. En mieux. « Le quartier est beaucoup plus dégagé. C’est indéniable. Certaines de mes clientes qui habitent au-dessus de mon salon de coiffure m’ont confié qu’elles avaient plus de lumière, et une jolie vue sur la Tête Carrée qu’elles ne voyaient pas avant. Quant à mon salon de coiffure, il a déjà pris de la valeur : 20% en plus ! Je le sais car quelqu’un m’a fait une proposition d’achat que j’ai refusée. Ce salon, c’est pour mes enfants. » Et d’ajouter qu’à la place de l’ancien Palais des congrès, « le Maire a promis une forêt. Planter des arbres en centre-ville, c’est bien » estime Sophie. Et de demander : « Est-ce possible d’aménager un parc à chiens ? »
Virginie, secrétaire médicale : « L’ancien Palais détruit, une bonne chose »
Dans le salon de Sophie, les clientes commentent le chantier de l’extension de la Promenade du Paillon. C’est le cas de Virginie, secrétaire médicale, qui, il y a 4 ans, a quitté Paris « sans regret » pour s’installer à Nice. D’abord, dans une villa à Fabron, « mais c’était trop loin du centre-ville » puis dans un appartement au pied de la Tête Carrée. Autant dire que cette ex-Parisienne devenue Niçoise a assisté aux premières loges à la démolition de l’ancien Palais. « Les travaux vont super vite, c’est très impressionnant. J’ai vu le projet sur Internet : la Coulée verte, les voies de circulation réduites, c’est chouette ! De chez moi, j’ai déjà plus de lumière et une belle vue, bien dégagée. » Des regrets sur la disparition du Palais ? « Un palais des congrès va être construit au Port. Donc, aucun regret. Cet ancien Palais n’était pas très beau, juste une masse de béton. L’avoir détruit est une bonne chose. »
Sara, 35 ans : « Avoir de l’espace, c’est agréable »
Sara est une nouvelle venue à Nice. Cette Italienne, originaire du Piémont, qui enseigne la langue de Dante, vit depuis deux ans et demi du côté de l’avenue Galliéni, à deux pas de l’ancien Palais des congrès. Sa démolition ? « Je suis très contente ! Depuis mon appartement, ma vue a changé. J’ai beaucoup plus d’espace et c’est très agréable. En plus, ma petite fille adore aller au jardin. Avoir un parc juste en bas de la maison, ce sera formidable. »
Michelina : « Je suis très, très contente »
Cela fait 29 ans que Michelina habite Nice, « dont onze dans cet immeuble du boulevard Risso » indique-t-elle. « Avant, quand le Palais était debout, c’était moche. Je suis très, très contente de sa démolition. Je n’ai plus ce bloc de béton sous les yeux. J’ai une jolie vue, même si, du 6e étage où j’habite, je voyais quand même un peu la mer quand le Palais était là. Ce sont mes voisins des étages plus bas qui sont ravis. Ils ont gagné de la lumière et une vue. » Michelina attend maintenant le jardin. « Cela va être un plus pour le quartier. Avoir un parc, c’est bien pour les enfants. »
Laure, galerie Matarasso : « C’était un bloc de béton qui obstruait le paysage »
A la tête de la libraire galerie d’art Matarasso, Laure ne mâche pas ses mots. « Depuis le début, je suis pour la démolition de l’ancien Palais qui a vieilli comme il a pu. C’était un bloc de béton qui obstruait le paysage. Aujourd’hui, tout est dégagé. A la place, on va avoir une Coulée verte. Cela va drainer beaucoup de gens sur le quartier. C’est ce que j’espère en tant que commerçante. Et c’est ce que j’ai observé place Garibaldi où les choses s’améliorent, avec la venue de nouvelle boutiques nettement plus accueillantes. » Comme beaucoup de riveraines et de commerçants, Laure a participé à la visite du chantier. « J’ai déjà fait deux visites pour voir les coulisses de l’intérieur, rencontrer les professionnels de ces gros travaux qui sont tous enthousiastes, passionnés par leur métier. Ils prennent le temps de vous expliquer comment le chantier va se dérouler. C’est très intéressant. D’ailleurs j’ai prévu d’y faire une troisième visite. »
Sophie, riveraine : « Cela suit le développement des grandes villes »
Niçoise depuis toujours, Sophie, 31 ans, enseignante, habite le quartier depuis 5 ans. La démolition de l’ancien Palais ne l’émeut pas beaucoup. « J’ai le souvenir d’y être allée une ou deux fois quand j’étais petite, mais cela ne va pas me manquer. Moi, je suis plutôt théâtre, opéra, cinéma. Quant au Palais, il était affreux, l’allure d’un bunker. » Une forêt urbaine à la place de cet édifice, Sophie applaudit : « Cela suit le développement des grandes villes pour lutter contre le réchauffement climatique. Prenez Athènes, par exemple, où l’on étouffe l’été. Pour lutter contre la canicule, le maire de cette capitale a adopté la règle des « 3 – 30 – 300 » . En clair, chaque Athénien doit voir, de chez lui, au moins trois arbres, avoir dans son quartier 30% de verdure, avec un parc ou un jardin accessible à moins de 300 m de son domicile, développe Sophie. C’est ce que j’aurai avec la poursuite de la Promenade du Paillon ! »
Jean-Claude Pinson, agent immobilier : « Un indéniable effet attractif »
Agent immobilier de père en fils, installé depuis plus d’un demi-siècle dans le quartier Saint-Jean Baptise, Jean-Claude Pinson a mesuré les changements. Et des évolutions, il y en a eu. « La première, c’est la démolition de la gare routière et l’aménagement de la Coulée verte, le tout relié avec la construction de la ligne 2 du tramway, décrypte-t-il. En 20 mn, les touristes passent de l’aéroport au port. Du coup, ils ont découvert la vieille ville, la place Garibaldi, la place du Pin, le secteur du « Petit Marais »… Résultat, le cœur de ville touristique, qui se limitait avant à la place Masséna et à la zone piétonne, s’est mécaniquement agrandi pour englober la coulée Verte, la place Garibaldi, le « petit Marais ». Au niveau du marché, le prix du m2 a suivi pour atteindre une fourchette oscillant entre 7 000 et 9 000 euros le m2. Il ne s’agit que d’une moyenne.»
Pour cet expert immobilier, l’extension de la Coulée verte avec « la saison 2 », dont une forêt urbaine à la place de l’ancien Palais, devrait avoir le même impact que la « saison 1 » : un « indéniable effet attractif pour l’ensemble du quartier » et un centre touristique qui devrait encore s’étirer.
« Plus une ville est agréable et pratique, plus elle attire une clientèle à fort pouvoir d’achat » résume Jean-Claude Pinson. Est-ce à dire que sur le secteur de l’ex-Palais, le prix du m2 va grimper ?
« C’est impossible de l’affirmer, car le marché est trop tendu. Après la Covid, il y a eu une frénésie d’achats de biens immobiliers, notamment de Parisiens qui voulaient avoir un pied-à-terre pour s’isoler au soleil, face à la mer, en cas d’un deuxième confinement. Aujourd’hui, le marché est un peu verrouillé. Car si des gens désirent acheter, ils veulent d’abord vendre leur bien pour financer leur achat. C’est un peu le serpent qui se mord la queue. Du coup, tout le monde attend. »
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